L'époque est à la prévention des risques. Concernant l'écologie, on peut facilement parler de menaces ou de périls tant les indicateurs sont anormaux, à l'exemple des températures de l'hiver récent.
A l'exemple de la lutte contre le COVID 19, nous sommes capables de mettre l'économie à la place qu'elle aurait dû garder : un outil au service de l'humain.
En ce moment, la priorité est à la santé. Et si l'on considère les menaces qui pèsent sur l'humanité, il est plus qu'impératif de changer l'ordre des priorités, de remettre les enjeux climatiques, de biodiversité ou de préservation de l'environnemeent au premier plan.
Et cela doit se voir dans les programmes électoraux.
1. Partir des périls qui pèsent sur l’humanité
L’actualité avec l’épidémie de coronavirus démontre que le manque de vigilance par rapport à l’avenir et la prédominance du modèle de consommation individualiste amène plus ou moins inexorablement à des tragédies.
Après cette pandémie, il faudra rapidement s’attaquer au réchauffement climatique et à la perte de biodiversité. Et il ne faudra pas non plus oublier l’épuisement des matières premières et les pollutions des milieux naturels, dont plus particulièrement l’eau.
Si on ne change rien à notre façon de vivre et de produire, la température va augmenter de 3 à 4 degrés à la fin du siècle, et plus de la moitié des espèces d’animaux auront disparu. Mais avant cela les réfugiés climatiques se compteront par millions et on n’est pas sûr qu’il restera des insectes polinisateurs. Bref, nous ne sommes pas au bout des catastrophes.
Et encore faudra-t-il aussi lutter contre les inégalités, car il n’est pas possible de demander des efforts aux plus défavorisés quand les plus riches sont toujours plus riches, tout en continuant à renvoyer l’image d’une exploitation infinie de la planète.
Cela peut très bien se décliner en programme électoral local, mais encore faut-il avoir une vision globale. C'est-à-dire qu’il est indispensable de coordonner les politiques au niveau des bassins de vie, car faire de l’écologie sur une petite partie d’un territoire est assez peu efficace ?
2. Décliner l’écologie au niveau de l’agglomération troyenne
C'est la bonne taille pour agir, mais franchement on cherche les réelles mesures qui feraient que Troyes préparerait un avenir moins destructeur pour la planète. Pas de plan-climat digne de ce nom (avec mesures indépendantes et des investissements réguliers).
Ce ne sont pas les quelques pistes cyclables par ci par là qui vont inverser la tendance du tout voiture. Et je cherhce encore les voie s de bus en site propre que l'on rencontre dans nombre d'autres villes de même taille. Donc pour les transports, qui génèrent une part importante des gaz à effet de serre, pas de grand changement depuis 20 ans.
Pour la gestion des déchets, ce n'est guère mieux. On suit le sens du vent (pour faire dans l'image verte progressiste...) avec un peu de tri, mais pas de redevance incitative et pire : la construction d'un incinérateur. Non seulement c'est à l'opposé du recyclage (pourquoi trier, si à la fin on brûle ?), mais en plus cela pollue. Ce n'est pas le ramassage des sacs poubelles par une calèche qui va inverser fondamentalement la tendance.
Des mesures amblématiques pour les énergies renouvelables ? Des rénovations HQE ou des immeubles à énergie positive ? Je cherche les panneaux solaires sur les bâtiments publics ou les murs végétalisés.
Le seul petit point positif, c'est la réduction des pesticides dans l'entretien des espaces verts. Tout le monde s'y est mis un peu. Mais là encore pas d'indicateurs chiffrés. A-t-on fait revenir des espèces d'insectes ? A-t-on freiné la disparition des oiseaux en ville ? On ne risque pas de le savoir, vu qu'on ne cherche pas.
Trame verte et trame bleue ? Là aussi pas de grand changement depuis le Grenelle de l'Environnement il y a maintenant 10 ans.
3. Plus d'ambition à Sainte-Savine pour dépasser le programme de 2007
A Sainte-Savine, ils ont appelé cela le "zéro phyto". C'est une des rares avancées depuis que j'ai quitté l'équipe (ou plutôt que certains m'ont poussé dehors de peur que l'écologie apporte trop de changements).
Pourtant il y avait de nombreux points intéressants dans le deuxième programme auquel j'avais participé :
- voie de bus en site propre avenue Leclerc
- nouvelles pistes cyclables
- chaufferie bois Guingouin / collège ( + écoquartier)
- rénovation énergétique d'une école
- développement des ambassadeurs de tri
- etc... La voie était tracée grâce à l'excellent travail diagnostic de Claude Huin et notre Charte de l'Environnement.
Je ne m'étendrai pas sur le travail de sape de certains, et leur incompétence en matière de développement durable qui n'a dégal que leur sens de l'esbrouffe... Cela a fini par des injures, d'où mon départ extrêmement fâché.
Que s'est-il passé avec la troisième équipe Arnaud ?
Un petit bout de piste devant le cimetière (enfin réalisé et prévu dès 2007...).
Donc quasiment rien, et surtout le vote sur l'incinérateur : le maire qui vote pour, le premier adjoint (Alain Moser) qui prétend s'être trompé lors du vote... Et la très grande majorité de l'équipe qui vote contre cet infrastructure qui surtout comme avantage de rapporter de l'argent à Vinci et d'éviter de penser écolo.
Conclusion :
Je ne me vois pas soutenir celles et ceux qui ont cassé l'élan initial que nous avions donné en 2000 en poussant Coillot à une retraite politique anticipée.
Mis à part les deux ou trois coups de peinture verte, on ne voit guère de différence avec une ville gérée à droite avec des élus adeptes du fleurissement et de la "qualité de vie".
L'écologie, c'est bien plus que cela.
J'invite donc déjà les électrices et les électeurs qui pensent que le bulletin de vote doit d'abord servir à préparer l'avenir, à ne pas apporter leur suffrage à celles et ceux qui n'ont rien fait depuis 10 ans en matière d'écologie.